25 Flammerige 1392

25 Flammerige 1392

Nous sommes arrivés à Connibaie sans encombre mais notre rencontre avec le responsable des « Vents du Destin » a rapidement mal tourné : il s’est avéré qu’il était assujetti à une divinité nommée Zehir. Après l’avoir éliminé, nous avons regagné le Fort-de-la-Croisée où dame Sa’sani nous a expliqué que Zehir est une divinité vénérée par les yuan-ti extrémistes. Contrairement à Sseth qui prône l’infiltration des yuan-ti dans les sociétés humaines, Zehir incite ses fidèles à éradiquer toutes les espèces intelligentes non yuan-ti. Elle nous a laissé quelques jours de libre…

Nous l’avons mis à profit pour retourner en Samarach, pour affaires. J’y ai réalisé des transactions financières qui nous ont beaucoup rapporté, de quoi nous permettre de développer encore un peu plus notre société dans la région de Padhiver. Nous avons profité de notre expédition dans la région pour retourner dans l’étrange tour que nous avions partiellement explorée lors d’une précédente expédition : la Furieuse Tempête. Szenzik était beaucoup plus expérimenté que la dernière fois que nous étions venus en ces lieux et, cette fois, il repéra assez facilement des passages secrets que nous n’avions pas aperçus jusqu’alors. Ayant réuni les différentes clefs donnant accès au coffre-fort de la tour, nous avons accédé au trésor qui y était accumulé. Cela réveilla malheureusement l’esprit d’un puissant magicien qui avait jadis occupé les lieux mais notre équipe était plus puissante et soudée que jamais, si bien que nous n’avons guère eu de mal à le vaincre. Cerise sur le gâteau, nous avons trouvé dans cette tour un point nodal qui devrait intéresser notre ami thayen à Padhiver.

Nous avons donc repris la route de Padhiver, empruntant une nouvelle fois le portail qui se trouvait dans l’exploitation des gnomes. Désormais, c’était essentiellement Szenzik qui nous guidait dans la jungle : son sang yuan-ti semblait lui donner une approche instinctive de la région et ses compétences surpassaient désormais celles d’Inshula. De retour à Padhiver, nous avons informé le magicien thayen de notre découverte. Très satisfait, il nous a annoncé avoir suffisamment de données sur le sujet mais avoir également besoin de plus de temps pour étudier le phénomène.

En parcourant la région, nous avons découvert une petite localité du nom de Port-Nuit, dans laquelle nous avons été chaleureusement accueillis : les habitants étaient paniqués car deux dragons noirs les rançonnaient depuis plusieurs semaines. Ils avaient besoin de héros et avaient entendu parler de nous, notamment de nos hauts faits à Port Llast. Nous avons rejoint les dragons que Kirth a essayé de raisonner sans succès. Ils ne nous voulaient pas de mal mais souhaitaient continuer à ponctionner toute la production de Port-Nuit. Nous avons donc dû attaquer les premiers : ce fut un formidable combat qui me rappelle à présent ceux que maman m’a décrit, en me relatant notamment son entrée dans une caverne menant à l’Outrerre. Il ne faudra pas que j’oublie de lui en parler lorsque je la retrouverai.... Libérés des dragons, les habitants de Port-Nuit nous ont permis d’installer un comptoir commercial et nous ont offert de grandes quantités de leur bière locale que nous avons commercialisée dans la région. Nous avons également apporté un échantillon de cette bière au sensat que nous avions rencontré à Padhiver. Avant de regagner Sigil, il nous a offert en remerciement un étrange objet : j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait d’une pierre sensorielle, une pierre qui contient l’expérience de quelqu’un et qui la transmet à la personne qui l’utilise. Papa et maman en avaient utilisé lors de leur séjour à Sigil. En utilisant la pierre, j’ai découvert un petit coin de Sigil et aperçu des sicaires qui s’apprêtaient à m’attaquer, avant de me reprendre connaissance, comme après avoir fait un rêve étrange. Mais ce rêve m’a rendue plus forte, plus expérimentée. C’était là un très beau cadeau de la part du sensat…

Nous avons ensuite regagné le Fort-de-la-Croisée où dame Sa’sani nous a appris de bien étranges nouvelles. Ses deux associés, disparus depuis plusieurs mois ont subitement refait surface et lui ont donné rendez-vous dans une auberge à l’ouest du Fort. Nous nous y sommes immédiatement rendu à la place de notre employeur, pour y découvrir qu’ils étaient tous deux des yuan-ti corrompus par Zehir. Après les avoir éliminés, nous nous sommes précipités au Fort-de-la-Croisée pour informer dame Sa’sani de notre découverte. D’abord, les bandits langues de serpent ; ensuite des yuan-ti au sein des « Vents du Destin » ; et enfin d’autres yuan-ti adeptes de Zehir au sein de notre propre compagnie marchande ! Voilà qui n’était pas clair, voire même inquiétant, et nous commencions à nous demander si dame Sa’sani n’avait pas joué un rôle là-dedans…

De retour au Fort-de-la-Croisée, on nous a annoncé que dame Sa’Sani venait de s’enfuir pour le Samarach via le portail : elle avait pris la forme d’un yuan-ti pour tuer son adjoint au Fort qui était lui-même un yuan-ti, avant de prendre la fuite. De bien mauvaises nouvelles : il semble que nous nous soyons embarqués dans une guerre civile entre yuan-ti. Quoi qu’il en soit, nous devons les stopper : ils ne doivent sous aucun prétexte s’implanter sur la Côte des Epées, surtout si certains d’entre eux vénèrent Zehir. En attendant d’en savoir plus, on  m’a confié les commandes de la compagnie marchande dans la région de Padhiver. Il est vrai que j’ai fait mes preuves en tant que gestionnaire et que j’apprécie de plus en plus travailler dans le monde des affaires. Mais l’heure n’est pas à paresser : après avoir donné des instructions aux employés de la compagnie, j’ai emprunté le portail pour regagner les jungles du Chult, toujours accompagnée par mes vaillants camarades.

De retour dans l’exploitation forestière des gnomes, nous avons appris que Sa’sani s’était rendue vers l’est. Les talents d’Insula nous furent très utiles pour suivre sa trace, jusqu’à un col bien dissimulé dans lequel était niché un temple, presque invisible pour qui n’est pas attentif au moindre détail. Nous y avons trouvé Sa’sani aux prises avec des yuan-ti adorateurs de Zehir. Bien que ne sachant plus trop à qui faire confiance, nous l’avons aidée à repousser ses agresseurs.

Les adeptes de Zehir ayant été vaincus au terme d’une bataille épique, nous avons demandé des explications à notre ancien employeur. Elle nous a avoué être une yuan-ti vivant depuis longtemps parmi les humains et vouloir vivre parmi eux. Elle vénère Sseth, certes, mais s’oppose pleinement au culte de Zehir : elle ne veut en aucun cas assister à l’anéantissement des races humanoïdes non yuan-ti, tout comme la plupart des yuan-ti d’ailleurs. Cependant, plusieurs clans semblent avoir été corrompus par le culte Zehir et ils se sont fédérés et ont infilté sa compagnie. D’après les renseignements qu’elle a collectés, ils ont fait du « Temple du serpent universel » leur quartier-général. Nous devons atteindre ce sanctuaire, situé en plein cœur d’une jungle hostile, et tuer les meneurs du culte de Zehir, si nous voulons empêcher qu’une invasion massive de yuan-ti ne s’abatte sur la région de Padhiver, déjà affaiblie par la récente guerre des ombres. Nous partirons demain en direction de ce temple, en espérant que les profondeurs de la jungle ne nous réservent pas trop de mauvaises surprises…